mardi 18 septembre 2012

Nous étions jeunes et insouciants, Laurent Fignon (Grasset, 2009)




Ce livre touche un point précis de juillet 1984 où, sous le soleil exactement et du haut de mon enfance, je vis en chair et en os - plutôt qu’en vrai car comment y croire - ma première idole. Le cycliste était grand, l’homme aussi nous apprend ce livre. Et franc, entier, quitte à déplaire.

Il se trouve que les livres furent sa seule passion en dehors du vélo et que pour moi, ce sont justement les deux faces d’une même pièce. Son approche du second correspond d’ailleurs à mon rapport aux premiers : «  J’ai toujours été rétif aux mouvements de foules. Mais j’ai toujours trouvé étrange qu’il existe des hommes rétifs au charme des ferveurs populaires. » Il en va en effet ainsi de mes goûts littéraires et donc de ce qui fait qu’un ouvrage figure ou non dans ce blog.

Je n’ai jamais cru à la « grande littérature » (pas plus qu’à la « grande musique » ou au grand Art…) et n’ai jamais souscrit à la figure du « grantécrivain » : j’aime les livres qu’on ne voit pas venir et qui font mal mais permettent d’accéder enfin à soi, définition même du cyclisme selon Laurent Fignon : « Les hommes, à vélo, ressemblent toujours à ce qu’ils sont : on ne triche jamais bien longtemps. Le vélo est ce par quoi l’homme se trouve et se prouve. Il dévoile des travers, des richesses, divulgue des appétits immenses. Rien à voir avec la gloire : parlons plutôt de plénitude. Le vélo donne à toucher le fond de nos âmes. »

Un homme qui a vécu – et arrêté – le cyclisme en poète : à la fois jeune et épuisé. Comprenne qui lira.

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