mardi 5 juillet 2016

Vie d’un païen, Jacques Perry (Robert Laffont, 3 vol. – 1965, 1966, 1967)





Voici une fresque de 900 pages menée tambour battant et tombeau ouvert sur près d’un siècle. L’histoire est celle du personnage principal - Charles Desperrin -, peintre de génie mais surtout homme immensément libre qui ne rentre dans aucune catégorie, ne supportant ni le carcan de la société, ni les chapelles artistiques ou anarchistes, tout ce petit monde l’ennuyant par son étroitesse et sa rigidité d’esprit. Sa longue vie est ainsi à la hauteur de sa personnalité hors du commun, « bigger than life » et non « plus grande que nature » car Charles Desperrin est la nature même. A l’état pur. Indestructible. 

Si bien que l’on se demande en refermant ce livre si son auteur – Jacques Perry (1921-2016) - n’a pas réussi à y faire entrer toute la vie. Ou plutôt tout ce qui compte dans la vie. Car tout y est : le temps qui passe, la création, l’art, la famille, l’amour, la sexualité, la joie, la douleur et la sublimation de soi. Entre autres. Tout cela grâce à un souffle rare, d’une prodigieuse intensité, qui donne l’impression d’entendre la vie battre à l’intérieur de chaque phrase. Jusqu’au point final.
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PS : Le titre est magnifique et dit tout à lui seul. Magnifiques, les sous-titres le sont également : La Beauté à genoux (vol. 2) et La peau dure (vol. 3).