Voilà le troisième billet que ce blog consacre à un roman (oublié) sur la Résistance écrit par l’un de ses protagonistes dont l’anonymat littéraire n’a d’égal que la renommée dans sa véritable profession. Il s’agit d'ailleurs dans les trois cas du seul roman publié par l’auteur quoique, pour André Salvet (1918-2006) contrairement à Jacques Panijel et Pierre Chany, la remarque ne soit pas tout à fait vraie et ce, pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, publié dès mai 1945 chez un éditeur dont il inaugure le catalogue, Le Combat silencieux ne cache pas la véracité des faits qu’il relate malgré l’incohérente (mais vendeuse ?) mention « roman » présente sur la couverture et la page de titre. Un avertissement de l’auteur précise en effet dès l’ouverture : « Ce livre raconte une partie de certaines aventures survenues à l’un de mes amis, qui a tenu à garder l’anonymat ».
Ensuite, André Salvet a publié en 1970 un autre roman, Lolitissimo, sous un autre nom (René Varrin) et dans un autre genre – érotique - dont il était en fait un spécialiste reconnu, publiant de nombreux ouvrages sur le sujet (notamment sous l’angle de l’histoire littéraire) sans que ce soit sa véritable profession. Il fut en effet un personnage incontournable de la chanson française des années 50 à 70, auteur d’innombrables paroles de chansons à (gros) succès... Parmi les plus connues, on ne peut résister au plaisir de citer : Itsy bitsy petit bikini (pour Richard Anthony), Brigitte Bardot (pour Dario Moreno), L’école est finie (pour Sheila), Twist à Saint-Tropez (pour Les Chats Sauvages), ou encore Le temps de l’amour (pour Françoise Hardy) !
Enfin, un deuxième roman - titré Les inquiets - du même André Salvet était annoncé en préparation dans la rubrique « Du même auteur » de cette première et unique édition du Combat silencieux. Il n’a jamais été publié ; quant à savoir ce qu’est devenu le manuscrit, voilà peut-être une affaire à suivre… Il devait également publier un Essai sur la poésie dont on perd ensuite toute trace (même s’il publiera à la fin de sa vie deux recueils de poèmes), une poésie qui rythme d’ailleurs Le Combat silencieux à travers la mémoire du personnage principal, Pierrot, un résistant qui concevait son action comme une aventure poétique et ne put se résoudre, une fois la guerre finie, a basculé dans la politique.
Certes, le livre n’est pas la perle rare tant espérée que laissait envisager la lettre d’Albert Camus placée en introduction, réponse à un courrier de l’auteur lui demandant une préface. L'écrivain alors déjà célèbre y explique avec politesse à André Salvet pourquoi il n'en écrira une que si ce dernier y tient vraiment parce, selon lui, un bon texte se suffit à lui-même et que c’est le cas du sien. (Ce n’est pas nous, partisan des postfaces, qui allons le contredire...)
Pour le reste, si Le Combat silencieux demeure un ouvrage de facture somme toute assez classique dans la construction et dans le style, on ne partage pas moins l’avis d’Henri Queffelec lorsqu’il le chroniqua à sa sortie dans le numéro de décembre 1945 de la revue Esprit : « Quelques aventures de la Résistance présentées au demi-ralenti. L’opérateur indique, souligne les détails intéressants. Mais pas de chiqué. On croit y être, et, malgré les évidentes faiblesses du découpage et de la lumière, on suit avec passion ».
Pour le reste, si Le Combat silencieux demeure un ouvrage de facture somme toute assez classique dans la construction et dans le style, on ne partage pas moins l’avis d’Henri Queffelec lorsqu’il le chroniqua à sa sortie dans le numéro de décembre 1945 de la revue Esprit : « Quelques aventures de la Résistance présentées au demi-ralenti. L’opérateur indique, souligne les détails intéressants. Mais pas de chiqué. On croit y être, et, malgré les évidentes faiblesses du découpage et de la lumière, on suit avec passion ».
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