mardi 9 octobre 2018

La Peur, Gabriel Chevallier (Stock, 1930)




Perle ? Oui, ô combien. Rare ? De moins en moins. 

Et c’est tant mieux. Ce n’est même que justice, pour une fois, que l’histoire littéraire se rend à elle-même comme un service - et un hommage - tant le livre de Gabriel Chevallier (plus connu pour Clochermerle) mérite d’être devenu l’un des incontournables romans (si peu fictif pourtant…) ayant trait à la Première guerre mondiale. Car l’écrivain, double (presque ?) parfait de son personnage Jean Dartemont (ou l’inverse), a combattu là où son héros s’est lui aussi confronté à ses limites, à la mort et à l’enfer. De son vivant. Le tout dans une langue moderne, simple et âpre à la fois. Sordide et même drôle, souvent. Incroyablement.

Une scène nous a tout particulièrement marqué et, étrangement, elle ne se situe pas dans les tranchées mais lors de l’unique semaine où le héros (sic) retourne dans sa famille suite à une blessure reçue au combat. À table, dans les phrases du père en décalage absolu avec le vécu du fils, tout est dit. Jusque dans les silences. Une scène qui nous rappelle celle, si forte et si proche, de Georges Hyvernaud dans La peau et les os. Ce qui n’est pas peu dire.

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