A la sempiternelle question que
pose ce blog – comment un tel livre peut-il être aussi méconnu -, ce roman de
Jean Proal ajoute un désespérant post-scriptum : comment un tel écrivain
peut-il être cantonné dans les auteurs régionalistes ? Ou alors l’immense René
Char doit aussi être rangé dans cette catégorie.
Bagarres est une histoire intemporelle, un blues rural et
tellurique d’une force inouïe : dur, dense, direct. Brut, sans le moindre
non-dit et pourtant tout en suggestion, tout en finesse. Une œuvre tissée dans une prose poétique où les descriptions ont la violence et
la beauté de l’éclair. Un nouvel exemple de perfection littéraire, c’est-à-dire
de fusion entre fond et forme par l’écriture.
Par-delà tous les clichés potentiels de cette histoire
d’amours tragiques pour une femme fatale, Jean Proal entrelace tour à tour et
tout à la fois les deux sens du mot « aimant » : celui qui aime et l’objet
qui attire. Parfait huis clos dans une Haute-Provence qui n’est pas un simple décor mais
une force parmi d’autres, humaines ou non. Au milieu de corps faits de sang, de chair
et d’os. Avant que tout cela ne disparaisse pour redevenir poussière.
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NB : A noter toutefois le superbe travail réalisé par l'association Les amis de Jean Proal (voir leur site très complet : http://www.jeanproal.org)
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NB : A noter toutefois le superbe travail réalisé par l'association Les amis de Jean Proal (voir leur site très complet : http://www.jeanproal.org)
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