Todo tiene grietas,
sous-titré « Le chansonnier de Max B. », est le vrai-faux journal
intime d’un double de l’auteur où une chanson constitue le titre de chaque
« chapitre » (les jours n’étant pas datés mais simplement numérotés),
loin de tout effet de décoration (et donc du simple name-dropping) ou de
simple support à commentaires de textes. La musique constitue en effet le
moteur et le centre du labyrinthe que forme la pensée éveillée de Max B., dévoilant
à chaque page un peu plus de sa difficulté d’être dans un monde qu’il ne
fréquente pas vraiment (passant ses journées dans sa chambre) ou seulement via
Internet qu’il utilise comme un miroir et un fonds commun où il peut renforcer
ses goûts et vérifier ses hypothèses.
Domine la figure de Leonard
Cohen, le titre même du livre étant la traduction d’une phrase de la chanson
« Anthem » (dans l’album The Future). Mieux qu’une bande sonore, la
musique comme l’art en général (le cinéma et la littérature en particulier)
font partie du quotidien de Max B. mais surtout de son être intérieur : il
est ainsi parcouru de citations, de personnages et de scènes, comme de ses
propres souvenirs, gestes ou rencontres. Ecouter de la musique, voir un film,
lire un roman ou des poèmes sont pour lui autant de manières de rentrer en soi
et/ou d’en sortir car ce journal est aussi celui d’une œuvre et d’un auteur in
progress. Un livre en forme d’hommage aux autres qui est aussi un examen de
conscience lucide, c’est-à-dire cruel envers soi-même où l’ironie et la
sensibilité se révèlent aussi omniprésentes que précieuses.
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N.B. :
Ce livre reste inédit en français. A bon traducteur, salut…
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