vendredi 16 mars 2012

Certidoutes, Jacques Burko (Buchet-Chastel, 2009)


Cette perle rare, c'est l'incomparable Dominique A qui me l'a fait connaître grâce à l'une des chroniques dont il avait jadis le secret au sein d'un magazine portant le nom-acronyme d'un train (on est loin de la Prose du Transsibérien et pourtant...). Dominique A, le brillant et généreux passeur qui m'avait déjà donné envie de lire Marina Tsvetaeva et qui est à l'origine de la réédition du roman Barbara de Jorgen-Frantz Jacobsen (pas encore lu...).

Mais revenons-en à ce livre, Certidoutes, dont la profonde simplicité sonne si juste, loin de la fausse modestie de trop nombreux poètes se réclamant à chaque mot du silence. Jacques Burko, dans sa quête d'une poésie respectueuse tout à la fois du réel, du langage et de soi, reste en effet crédible et cohérent tant il parvient à déjouer les pièges de l'affectation littéraire et de l'homme en proie avec les choses, les êtres et les sentiments. Pour relever ce défi, il demeure tout simplement (fidèle à) lui-même : un homme d'une grande humilité connaissant parfaitement la valeur des mots et du silence (il fut également traducteur et éditeur) mais aussi la cruelle ambivalence de ce monde et de notre position face à lui comme le reflète à merveille le néologisme-titre : Certidoutes.

Résonne enfin comme une sorte de preuve irréfutable le fait qu'il refusait de son vivant la publication de ses poèmes, ce court recueil étant ainsi le premier ouvrage signé de son seul nom (et le seul à ce jour), fruit pourtant d'une longue pratique : cinquante-cinq ans d'écriture pour cent pages à peine... 

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