samedi 10 décembre 2011

Tzvetan Todorov, Une vie dans le feu (Robert Laffont, 2005)


Pourquoi se priver dans ce blog d’un billet sur une préface ? Le sous-titre de « Surbouquin » n'est-il d’ailleurs pas là pour dire que tous les types de textes se valent par principe car seul compte leur qualité et non leur nature, c’est-à-dire ce qu’ils font au lecteur plutôt que ce qu’ils sont, en un mot : leur action plutôt que leur naissance…

Je parlerai donc de la préface à Marina Tsvetaeva, Vivre dans le feu (Confessions), tant son intelligence et sa beauté m’ont marqué. Il faut dire que Tzvetan Todorov n’a pas lésiné sur les efforts pour lui donner le jour, endossant le double rôle de préfacier et d’éditeur puisqu’il est également l’auteur de la sélection des textes intimes (lettres et carnets) qui composent ce recueil autobiographique : un travail de titan face à dix tomes d’écrits mais aussi un travail tout en finesse, autrement dit en sensibilité, en précision, en pédagogie et en discrétion.

A cette occasion, Tzvetan Todorov minore un peu l’injustice faite par l’édition française à Marina Tsvetaeva durant son exil parisien (1924-1939), quinze années de publication quasi égale au silence malgré dans une capitale peut-être bien trop occupée à acclamer ses gloires nationales et quelques stars de l’étranger triées sur le volet (germanopratin) pour s’intéresser à cette femme sans entrée dans les réseaux et vivant en banlieue...

De Marina Tsvetaeva, que dire ? Rien qui ne soit déjà énoncé dans la préface à la fois complète (60 pages) et synthétique. Et du livre ? Que (presque) tout est déjà dans cette préface qui met superbement en lumière les plus beaux passages des quelques 600 pages couvrant plus de trente ans de vie et d'écriture pour en restituer tout le sens.


P.-S. : Un autre français, Dominique A, lui a rendu un magnifique hommage dans une chanson qui porte son nom et où paroles, musiques et voix se marient sublimement, notamment dans le refrain (« Tout ce qui porte un nom brûle… », toujours ce feu...) qui ne cesse de résonner au-delà du morceau comme le passage sur terre de cette femme-poète hors du commun. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire